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Le Real Madrid et la France, chronique d’un divorce annoncé

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Le refus de participer à la cérémonie du Ballon d’Or organisée par France Football confirme que la relation d’admiration mutuelle entre le pays voisin et le club blanc, initiée à Paris avec la création de la Coupe d’Europe en 1955, n’est plus aussi idyllique.

L’idée lumineuse de créer une compétition européenne de clubs, née au début des années 50 grâce au quotidien L’Équipe et au soutien inconditionnel de Santiago Bernabéu, a permis de lancer la légende du plus grand club du monde lors de la première finale de la Coupe d’Europe au Parc des Princes. Ce partenariat a nourri au fil des ans une admiration mutuelle, renforcée par tous les titres internationaux et l’arrivée de joueurs français au Bernabéu, de Kopa à Zidane, en passant par Benzema. En France, le Real Madrid a longtemps été admiré pour sa grandeur. Pourtant, certaines divergences de vue ont peu à peu éloigné les deux parties. Aujourd’hui, près de 80 ans plus tard, lorsque Florentino Pérez relance une compétition de clubs, la Super League, il ne peut plus compter sur le soutien de L’Équipe, son ancien allié.

Ce matin, l’éditorial sévère de L’Équipe critiquant l’absence du Real Madrid à la dernière cérémonie du Ballon d’Or démontre que le club blanc n’est plus intouchable en France. Même Mbappé, absent lui aussi, n’échappe pas aux critiques. Vincent Duluc parle dans son éditorial d’une « défaite morale » du Real Madrid et s’interroge même sur les chances de Mbappé de remporter un jour ce trophée. Cela aurait été impensable à l’époque de Zidane, toujours soutenu par les médias français durant sa carrière au Real. Duluc écrit : « Le club madrilène a choisi, sans classe, de piétiner cette valeur sportive qu’est le respect envers les lauréats. »

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Le Real Madrid a souvent fait du Ballon d’Or la scène idéale pour exposer sa grandeur, attirant des lauréats comme Figo ou Zidane, et en voyant certains quitter le club avec le trophée, comme Cristiano Ronaldo, Modric ou Benzema. Pourtant, lors de la dernière cérémonie, les tensions entre le club et les organisateurs étaient déjà visibles, avec certaines demandes madrilènes refusées par France Football. Désormais, le Real a cessé de participer aux festivités parisiennes. À l’avenir, la question est de savoir si les deux parties parviendront à rétablir des liens, surtout avec des potentiels vainqueurs comme Mbappé, Bellingham, ou Vinicius.

Le cas Mbappé et la Super League

Les longues années de querelles entre le Real Madrid et le PSG autour de Mbappé ont aussi altéré l’image du club blanc en France. Nombreux sont ceux qui critiquent le Real pour son insistance à recruter Mbappé coûte que coûte, malgré le refus de l’attaquant. Arnaud Hermant, journaliste à L’Équipe, souligne que « la Super League a été une source de discorde en France, où l’on rejette souvent l’idée qu’on puisse tout obtenir par l’argent. »

L’ennemi à Paris avec le PSG

Depuis l’arrivée du Qatar au PSG, le club parisien est devenu un acteur influent dans le football européen. Nasser al-Khelaifi, président du PSG et de l’Association Européenne des Clubs (ECA), est un fervent opposant à la Super League, soutenu par l’UEFA dans la promotion d’un nouveau format de la Ligue des champions. En France, le projet de la Super League, perçu comme une « ligue fermée de riches », est vu comme une atteinte à l’égalité sportive.

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Fabrice Lamperti, de La Provence, estime que le refus du Real de participer à la cérémonie nuit à son image en France et appelle au respect de l’esprit de fair-play symbolisé par Raymond Poulidor, légendaire coureur apprécié pour son humilité dans la défaite. Selon lui, « boicoter la cérémonie laisse l’image d’un mauvais perdant, alors qu’en France, on admire la capacité à savoir perdre. »

Le préjudice collatéral pour Mbappé

Stéphan Bianchi, de Le Parisien, considère que l’absence du Real à la cérémonie pourrait ternir l’image de Mbappé. « Le geste du Real n’a pas été apprécié ; certains y voient un manque de classe. Le club n’a pas su faire preuve de fair-play. » Toutefois, selon lui, cela n’a pas encore fortement affecté l’image globale du Real Madrid en France : « Les résultats du club et sa capacité de résilience maintiennent son aura. Le club est respecté pour son succès, et Zidane a rapproché le Real et la France avec ses trois victoires en Ligue des champions. Enfin, l’image de Florentino Pérez en tant que garant des valeurs de l’institution est elle aussi appréciée. »

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